La Génération Z redonne vie aux radios étudiantes aux US (et les raconte sur TikTok)
Alors que les plateformes peinent à créer de nouveaux phénomènes musicaux (surtout cet été 2025), les radios universitaires américaines vivent un vrai boom.
C’est ce que nous raconte Manon Mariani dans l’émission Zoom Zoom Zen sur France Inter.
La journaliste nous parle de l’enquête de Emily White dans sa newsletter White Noise, intitulé “Gen Z’s College Radio Revival”.
Ces jeunes nés avec Spotify, TikTok et les playlists algorithmiques se tournent massivement vers la radio analogique pour reprendre la main sur leur découverte musicale.
Et leurs motivations en disent long sur la mutation culturelle en cours. 
Mais cette mutation n’empêche pas les animateurs et animatrices étudiants de créer du contenu social media pour promouvoir leur show. 
Quand les jeunes débranchent l’algorithme
Le rapport MIDiA Research cité dans l’article est sans appel : les 16–24 ans découvrent aujourd’hui moins de nouveaux artistes que les 25–34 ans.
Les plateformes qui promettaient “toute la musique du monde” finissent par uniformiser les écoutes et ne mettre en avant que les artistes qui marchent. Elles perdent leur rôle de prescripteur. 
En réaction, des centaines d’étudiants choisissent le micro plutôt que le “For You”.
Les radios universitaires de Michigan à Cornell croulent sous les candidatures. Certaines passent de 30 à 120 membres actifs en quelques années.
D’autres doivent créer des listes d’attente ou des formations pour répondre à la demande.
« Nous avons connu l’une des croissances les plus exponentielles que cette station ait connues au cours de ses 37 ans d’histoire » Aidan Greenwell, WRFL (University of Kentucky)
Le retour du “slow media”
Les étudiants décrivent la radio comme un espace humain, lent et collectif, loin du scroll infini.
“On ne peut pas scroller sur Reels et faire une émission de radio en même temps. Il faut être présent.” Aidan Greenwell, WRFL (University of Kentucky)
Leur rapport à la musique passe par la matière physique : vinyles, CD, cassettes, bibliothèques musicales couvertes de notes manuscrites.
Cette “analog nostalgia” traduit une recherche d’authenticité et d’effort.
Le contraire exact de l’expérience des plateformes

La radio comme anti-réseau social
Les radios étudiantes deviennent aussi des espaces communautaires dans des campus saturés d’écrans.
Elles recréent du lien, de la transmission et une forme de tribu musicale. Ce que beaucoup appellent désormais un “troisième lieu” (ni cours, ni réseaux sociaux).
94 % des jeunes DJs interrogés citent la création comme première motivation,
79 % la communauté.
“Quand j’étais seul en première année, écouter quelqu’un parler la nuit à la radio, c’est ce qui m’a rassuré.” Aidan Greenwell (WRFL)
Et si la radio reprenait la main ?
Pour les professionnels du média, ce mouvement est à observer de très près.
La radio n’est pas qu’un simple flux : c’est un espace d’expression communautaire,
et elle retrouve toute sa pertinence face à l’épuisement des plateformes.
Dans un monde où l’industrie musicale parie sur l’IA et la viralité, ces radios étudiantes rappellent que la découverte musicale reste un acte social et émotionnel.
“Les labels ont besoin de la radio universitaire pour reconnecter la jeunesse à la musique.”
— Aidan Greenwell
Comment les étudiants américains racontent leur radio ?
Je suis allé faire un tour sur les hastags #StudentRadio sur TikTok pour vous montrer comment raconter la radio en 2025.
- De l’incarnation : les animateurs se montrent, dans des décors bruts, très sombres. Seul le micro et des piles de CD sont souvent visibles. Il est important de garder l’imaginaire de ce qu’est la radio dans l’esprit. Ce décor volontairement (ou non) très pauvre va mettre en avant le sentiment d’authenticité. 
- Ils parlent en leur nom (pas au nom de la radio) : très peu de comptes des radios étudiantes sont actifs, les contenus créés sont postés via les comptes des étudiants eux-même. Le plus important c’est qu’on parle de ta radio. La communication des comptes de la radio doivent être plus statutaires avec des informations claires sur les grilles/événements. Mais tout le ongoing quotidien peut être raconté par les animateurs. 
- Une approche « mood « : parfois des mots ne servent à rien. Une ambiance de radio et de la musique suffisent pour faire passer un message, une ligne musicale ou une ambiance pour faire écouter ta radio. 
- Off Air / On air : très souvent les vidéos tournent juste avant le On Air et ça dévoile un bout des coulisses. Pour souligner l’authenticité, montrer qu’on est naturel et souligner un esprit d’équipe, c’est une très bonne idée.

 
		 
			 
			 
			 
			 
			