La nouvelle génération ne veut plus « entrer dans un média » elle veut « devenir un média »
62 % des étudiants en école de journalisme aspirent à devenir créateurs de contenus. Une génération entière ne rêve plus d’intégrer une rédaction : elle veut incarner, créer et viraliser. 
C’est ce que nous raconte l’étude Ifop avec Angie sur la Génération Z du journalisme : les étudiants actuels hybrident les codes de l’influence et ceux de l’information traditionnelle.
Ils veulent faire de l’enquête avec le ton d’un créateur de contenu. Du reportage dans un format vertical. Du fact-checking à la première personne.
Les nouveaux modèles
Le PAF reste la fabrique à idoles : télévision et radio dominent encore les imaginaires, mais une nouvelle génération s’invite à la table. Hugo Décrypte arrive en tête des personnalités les plus inspirantes pour les étudiants en journalisme, devant Jean-Pierre Pernaut, Léa Salamé, Claire Chazal et Élise Lucet. Chez les étudiants de moins de 24 ans, la tendance va plus loin : Léna Situations, Inoxtag ou Anyme deviennent des références journalistiques à part entière.
Leurs codes séduisent une génération qui ne sépare plus information et incarnation. 
Et l’ambition suit :
- 62 % des étudiants veulent devenir créateurs de contenus.
- 36 % veulent créer leur propre média.
- Ce chiffre grimpe à 78 % chez les journalistes déjà en poste.
La qualité perçue bascule vers le digital
Côté qualité journalistique, le basculement est clair :
- 82 % jugent la qualité des pure players digitaux équivalente (55 %) ou supérieure (27 %) à celle de la presse écrite.
- 78 % estiment que les médias vidéo 100 % digitaux offrent une qualité équivalente ou supérieure à la télévision classique.
- 79 % considèrent les podcasts natifs au niveau, voire au-dessus, de la radio.
L’IA devient un copilote éditorial
Troisième protagoniste de la mutation : l’intelligence artificielle. 83 % des étudiants et 88 % des journalistes l’utilisent régulièrement, et près de la moitié plus d’une heure par jour.
Les usages dépassent le simple triptyque « synthétiser, traduire, réécrire ». L’IA sert désormais à :
- sourcer des experts à interviewer,
- vérifier des informations,
- brainstormer des angles éditoriaux,
- corriger les biais politiques ou idéologiques.
Des garde-fous encore faibles
Les pratiques de vérification restent limitées :
- vérifier via des recherches complémentaires (46 % des étudiants, 54 % des pros) ;
- recouper avec plusieurs IA (28 % et 38 %) ;
- tester des prompts différents (25 % et 35 %) ;
- n’utiliser que des IA qui sourcent leurs infos (23 % et 29 %) ;
- ou des IA fermées (7 % et 9 %).
Vers un journalisme décentralisé et conversationnel
Sur fond de consolidation du secteur et de modèles économiques à réinventer, le journalisme se morcellle et se décentralise. Il passe de la salle de rédaction à TikTok, YouTube et Spotify. Il prend le visage d’une génération libre, hybride, connectée. Même si aux Etats-Unis, ils retournent faire de la radio.
Une génération de professionnels aussi créatifs que conscients : l’avenir de l’information dépendra de leur capacité à rester lucides, vigilants et armés face à la désinformation.
Méthodologie :
Une étude Ifop-Angie menée en juillet 2025 auprès de 212 individus, dont 100 étudiants en école de journalisme et 112 professionnels des médias diplômés d’écoles de journalisme.

 
		 
			 
			 
			 
			 
			