iHeart Radio lance le label « Guaranteed Human » et fait de l’anti-IA un argument stratégique
iHeartMedia a tranché. Le premier groupe radio américain veut être identifié comme un média de voix et de chansons humaines, pas de personnalités artificielles. Désormais, ses animateurs doivent annoncer à l’antenne la mention « Guaranteed Human », au même titre que les mentions légales obligatoires imposées par la FCC.
Une réponse directe aux inquiétudes autour de l’IA
Dans un email interne, Tom Poleman, directeur de la programmation annonce ne pas vouloir d’animateurs générés par IA ni de musique utilisant des voix synthétiques prétendant être humaines. Les podcasts produits par le groupe sont eux aussi estampillés « Guaranteed Human ».
Cette prise de position s’appuie sur les études internes du groupe. Selon iHeart, les auditeurs ne cherchent une forme de connexion humaine. Une attente renforcée par la peur de la disparition des emplois face à l’automatisation. Une enquête citée par la direction indique que deux tiers des répondants se disent inquiets à l’idée de perdre leur travail à cause de l’IA.g.
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iHeartMedia ne renonce pas pour autant à l’intelligence artificielle. Le groupe utilise déjà des outils IA pour la planification, l’analyse d’audience, l’automatisation des workflows, la préparation d’émissions ou le montage. L’IA aide à produire et distribuer mais elle ne prend pas la parole.
« Dans un monde saturé de technologies, les consommateurs sont en quête d’authenticité. »
a écrit Lainie Fertick, présidente de la division études de marché de l’entreprise, dans un article de blog publié en octobre
Un groupe fragilisé mais toujours dominant
Avec plus de 850 stations aux États-Unis, iHeartMedia reste le premier opérateur radio du pays. Il exploite notamment des stations majeures à Los Angeles et possède un portefeuille de podcasts très installé, de « Stuff You Should Know » à des coproductions avec la NFL, la NBA ou Shondaland Audio. Mais le contexte est tendu. Comme l’ensemble du secteur, le groupe subit une baisse des revenus publicitaires et une fragmentation croissante des audiences. Des licenciements récents dans plusieurs stations emblématiques rappellent que la radio n’échappe pas aux restructurations.
Le choix de mettre en avant l’humain intervient donc dans un moment paradoxal. Le discours valorise l’authenticité alors même que les équipes ont été réduites.
Une prise de position éditoriale assumée
« Sometimes you have to pick a side », écrit Tom Poleman. iHeart choisit officiellement celle des humains. Dans un paysage médiatique où les voix artificielles, les avatars et les contenus générés se multiplient, le groupe transforme une contrainte en promesse. La radio comme espace de voix réelles, d’émotions réelles et d’histoires incarnées.
Reste à voir si cette promesse tiendra dans la durée.
