TF1 lance son premier podcast vidéo pour reprendre la main sur la conversation longue
TF1 fait un pas de plus vers le format « long talk avec son premier podcast vidéo “Pourquoi faire compliqué ?” animé par François Lenglet.
La promesse : l’économiste et journaliste présent au 20h de TF1 ou sur LCI va y recevoir des personnalités politiques et économiques pour « comprendre les mécanismes invisibles qui grippent la société française« . Premier invité : Bruno Le Maire, ancien ministre de l’Économie. Il y a quelques jours, Bruno Le Maire est allé chez Brut pour expliquer comment il était sorti du gouvernement quelques heures après y être entré.
L’émission est disponible en vidéo sur TF1+, YouTube et TF1info, ainsi qu’en audio sur les grandes plateformes de podcast (Apple, Spotify, Amazon Music…).
Depuis des années, François Lenglet incarne celui qui décrypte l’économie à la télévision. Mais ici, il explore un autre registre : le podcast qui, explique-t-il, permet une parole plus libre et plus spontanée :
“Dans un média traditionnel, il y a des codes à respecter. Dans un podcast, on est plus proche de ce que l’on est. La conversation est un peu plus spontanée, parfois désorganisée, mais c’est ça aussi la fraîcheur d’un échange informel.”
Ce format lui offre la possibilité d’aborder des sujets complexes avec du recul, sans la contrainte du direct ni la scénographie d’un plateau TV. La discussion devient plus humaine, plus incarnée, et souvent plus authentique.
Quand la vidéo renforce la confiance
L’intérêt d’ajouter de la vidéo au podcast tient dans sa double nature :
- le visuel crée une proximité : on voit les gestes, les regards et la sincérité ;
- le rythme du podcast instaure une durée et un espace pour réfléchir.
- la video permet de viraliser et de diffuser sur toutes les plateformes
En combinant les deux, TF1 réussit à prolonger sa marque d’information sur un terrain où la confiance avec les viewers se reconstruit par la conversation.
Un format qui raconte autrement
En invitant des figures comme Bruno Le Maire à parler “hors plateau”, TF1 explore une nouvelle grammaire médiatique : celle du dialogue posé où la pédagogie remplace la confrontation et la culture de l’horloge où il faut répondre vite et bien pour ne pas ennuyer les télespectateurs. Ils s’inspirent fortement des podcasts comme Legend, Thinkerview et Brut où les politiques se bousculent et leur permet de ne pas laisser filer l’audience chez de nouveaux acteurs.
Un studio « radio filmé » simple et efficace
Dans la vidéo de présentation, on y découvre le studio de podcast : l’un en face de l’autre avec deux micros, trois caméras, une table, un écran géant et des spots de lumière. L’écran derrière eux rend particulièrement bien dans les versions finales.
Un François Langlet différent du François Langlet de la télévision
Dans son podcast, le journaliste de TF1 tutoie Bruno Le Maire. Chose qui n’arriverait jamais à la télévision. Ici c’est assumé, les deux se connaissent, ils le disent. On peut trouver la scène déroutante, mais elle a le mérite de poser les cartes sur la table : la connivence, plutôt que d’être cachée, est assumée. Sûrement un pied de nez à l’affaire Legrand-Cohen-PS de cette rentrée. Côté look, on a les lunettes au dessus du front et la chemise entre ouverte. On est dans une configuration télévision simplifiée jusqu’à l’essence pour supprimer tout le factice des vieux médias. Une ambiance chill qui tranche avec ce qu’on voir d’habitude.
Un teasing simple et efficace.
Du bruit, il y en a eu autour des propos de Bruno Le Maire qui fustige ses anciens alliés LR. En deux vidéos :
- La première des coulisses pour annoncer le nouveau format, volontairement tournée en mode making-of. On a l’écran qui moire en fond. On commence la vidéo avec Bruno Le Maire qui interpelle avec un « quel matos ».
- La deuxième c’est un extrait posté au moment de la sortie du podcast. Et c’est cet extrait qui a fait le tour des rédactions comme Brut a fait du bruit lors de la sortie du leur.
À retenir
- TF1 lance un nouveau podcast vidéo long format avec François Lenglet.
- Objectifs :
- positionner TF1 sur le terrain du “long talk”, des formats où la parole s’installe et se partage dans la durée.
- toucher un nouveau public qui s’est éloigné de la consommation télévision.
- Un teasing en deux temps : on commence par un premier contenu imparfait, presque artisanal, pour éveiller la curiosité avant de dévoiler le produit fini, tiré du programme, qui donne envie de le voir et de le partager.
